Une région numérique à 5 vitesses
Foyer, entreprise, commune, quel que soit le repère social choisi, cinq types de comportement établissent la gradation du rapport entre l'Aquitain et ses canaux numériques de communication et d'information. A côté d'un nombre installé de réfractaires (20%), un quart de la population - les timorés (26%) - bascule petit à petit vers un usage minimaliste principalement guidé par le téléphone mobile. Un autre quart de la population, utilisateurs confirmés (27%), rejoint avec le temps les 10% d'experts qui ont, depuis au moins deux ans, totalement banalisé leur rapport aux TIC. Entre ces deux pôles, les néophytes (17%) rejoignent les utilisateurs de technologies numériques grâce aux équipements TV et vidéo. La progression de l'équipement informatique des foyers s'appuie sur un rattrapage des départements les moins équipés : une convergence qui tend à confirmer le glissement progressif - mais lent - vers un usage dédramatisé des technologies numériques au quotidien : 54% des foyers aquitains disposent désormais d'un ordinateur.
Une proximité avec les outils numériques
Plus que tout autre critère, c'est le niveau de familiarité acquis dans l'usage des terminaux et des services qui dicte la place des TIC en Aquitaine. L'âge ou la situation géographique viennent compliquer le profil des usages, mais c'est la proximité quotidienne avec les outils numériques de communication et d'échanges qui détermine les attentes. La majorité de la population - utilisateurs débutants, confirmés et experts (54%) - a intégré le web dans ses réflexes de recherche d'information.
La course à la vitesse reste une course de fond
L'essor des usages TIC, manifeste ces trois dernières années, ne s'essouffle pas. Portés par la propagation du haut débit (18% des foyers aquitains, contre 10% en 2003 et moins de 7% en 2002), ils s'incarnent notamment dans les habitudes de consommation : 55% des internautes à domicile ont acheté en ligne cette année (contre 49% en 2003 et seulement 36% en 2002) ; mieux, ce ne sont plus les produits high tech qui portent le mouvement, mais des produits plus basiques, comme les vêtements. Dernier témoin que la course de relais n'est pas encore terminée entre les diverses technologies numériques : le taux de pénétration du téléphone mobile connaît un rebond spectaculaire, en passant de 66% en 2003 à 77% à la fin de l'année qui vient de s'achever, qui a également vu l'arrivée sur notre territoire des premières offres de téléphonie haut débit, dite de troisième génération.
Les TIC se développent par les usages
Intégrées aux trois quarts des établissements d'enseignement, des bibliothèques et des offices du tourisme de la région, les TIC sont massivement présentes partout, alors même que les indicateurs de la filière industrielle TIC marquent le pas en Aquitaine. Des études à la vie professionnelle, elles sont intégrées au cursus individuel et deviennent indissociables de l'activité elle-même, y compris lorsqu'elles n'en sont pas directement l'objet.
L'Aquitaine doit construire son innovation
Malgré le renforcement de l'organisation bipolaire des infrastructures entre Bordeaux et Pau, l'Aquitaine développe rapidement une pratique mature des TIC qui doit engager les décideurs - publics et privés - vers l'optimisation de l'existant en lieu et place des expérimentations passées. Les pratiques innovantes ne font pas l'innovation. La concrétisation, par un secteur privé plus actif, des travaux de la recherche publique semble devoir être le grand enjeu des années à venir, singulièrement en matière de TIC.